mercredi 23 novembre 2011

L'escroquerie de la préférence régionale

La Réunion, ce n'est pas un secret, vit avec un chômage massif, avec plus du quart de la population active sans emploi. En Métropole le FN a trouvé les coupables: les immigrés. A la Réunion certains n'hésitent pas à accuser les Zoreils (métro) quand ce ne sont pas les Comoriens (terme qui englobe les Mahorais) ou les Malgaches. Leur préférence nationale, c'est la préférence régionale, une escroquerie intellectuelle qui stigmatise les Réunionnais, ne résoudra jamais le chômage mais ressemble fort à un bon moyen de faire triompher le clientélisme.
La préférence régionale, c’est une insulte aux Réunionnais : « vous n'êtes pas assez bon pour la concurrence, il vous faut une loi particulière ».

Rien n'est plus faux, le niveau d'instruction s'est élevé dans l'île avec la massification scolaire, mais - et c'est le jeu de l'égalité (« nous lé pas plus, nous lé pas moins ») - parfois la compétence prime sur l'origine géographique et c'est utile à l'intérêt général. A ce jeu, le Réunionnais n'est pas desservi, lui aussi peut être meilleur qu'un Métro en Métropole ou ailleurs.

La préférence régionale peut-elle résoudre la question du chômage? Quand celui-ci touche d'abord des jeunes sans qualification ou détenteurs de bac professionnels, ou des personnes sans diplôme, on n'imagine mal les postes à responsabilités suffire à donner du travail au grand nombre. Comme si avoir un chef réunionnais à un poste pouvait changer la situation du chômeur. Au final, il reste sans emploi, à la merci du bon vouloir de tel élu local.

La préférence régionale, au final, qu'est-ce que c'est ? Pour celui qui la défend, c'est simple: « Prenez mon candidat, il est meilleur et en plus c'est le cousin de ma belle mère. »  Avec des emplois communaux qui servent de promesses en période de pénurie, on imagine très bien ce que pourrait signifier la préférence régionale pour des barons locaux: un moyen supplémentaire de s'attacher des voix. Pas sûr que le travail au final soit efficace, pas sûr non plus que les talents se retrouvent au bon endroit.



Le seul moyen de lutter contre le chômage dans l'île, c'est de créer de l'activité. Comme bâtiment et tourisme offrent  peu de marges de manœuvres (en croissance et en emploi), c'est d'industrie qu'il faut parler. Cela signifie qu'il faut un euro faible ou un retour au franc. Il faut aussi une stratégie volontariste qui ne se satisfait pas de voir les recherches sur les énergies renouvelables dans l'île, , mais qui envisage sérieusement de produire localement le résultat de ces recherches.  L'île a quelques atouts: l'agriculture -à condition de ne pas abandonner la canne- car elle ouvre sur l'agroalimentaire, le recyclage insuffisamment développé et les énergies. Encore faut-il comprendre qu'entre l'autarcie dont rêvent certains et le libre-échange dont rêvent parfois leurs « alliés », il y a la démondialisation. C'est le projet des chevènementistes à l'île de la Réunion et dans ce projet, il y a de la place pour tous les Français, Créoles, Zoreils, Malgache ou Mahorais...

MRC Réunion



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