jeudi 17 novembre 2011

Comment peut-on être républicain aujourd'hui?

Tribune d'Hubert Hervet parue dans Zinfos 974

A force de ne plus en parler, de considérer que ce qui est acquis l'est ad vitam aeternam, on finit, au mieux par oublier les fondements sur lesquels repose notre société; au pire, par accuser ces fondements d'être la cause des maux dont elle souffre.

C'est ainsi que le rappel du principe constitutionnel de  laïcité réveille les polémiques que ce principe a suscité, avant qu'il ne figure en clair dans la Constitution de notre République.
Fallait-il une loi pour rappeler ce principe ou fallait-il seulement rappeler les textes existants et revenir à leur respect ?

Les raisons qui ont poussé le pouvoir exécutif à proposer cette loi sont-elles guidées par le seul souci de restaurer le contrat de laïcité qui assure la liberté de conscience et d'exercice religieux de chacun en renvoyant la pratique religieuse et ses diverses manifestations à la vie privée?
Ou bien cette proposition de loi, à la veille d' échéances électorales, veut-elle apparaître comme une affirmation de républicanisme comme pour  dédouaner ses  promoteurs
des éventuelles entorses qui pourraient être faites à ses autres principes, et comme une prise de position contre l'émergence ou le développement d'intégrismes religieux ?

Chacun pourra répondre à ces questions selon sa culture politique, selon son engagement dans la société civile, selon sa capacité ou son désir à assumer sa citoyenneté dans la République sous l'égide et sur le sol de laquelle  peuvent  vivre en harmonie les différentes composantes de la société française en accord sur les principes qui la fondent.

Si ces principes sont oubliés, ou (peut-on l'imaginer ? ) inconnus des citoyens, c'est que ceux-ci  n'ont pas été suffisamment rappelés, ou n'ont pas été enseignés par ceux qui devraient en être les médiateurs  pour les générations montantes ou pour les populations qui ont choisi de vivre sur le sol français : parents, école (de l'élémentaire à l'université), médias, élus du peuple, associations, partis politiques... Cette énumération, non hiérarchique, montre que la responsabilité de l'éducation à la citoyenneté est partagée et que son efficacité résulte de la convergence des actions de ces divers acteurs sociaux.

Il s'agit là d'une culture, non de cette culture dont on nous rebat les oreilles et qui serait comme un bien personnel, inviolable, non évolutif, fixé à jamais (à quel moment de la vie?) comme s'il s'agissait de caractères génétiques. Cette culture-ci n'est qu'un carcan dont on se libère par l'éducation, et l'exercice de la raison qui est la finalité de cette éducation. La culture à laquelle on se réfère, est la culture républicaine, une culture d'émancipation, non de dépendance; de liberté, non d'asservissement. Ce texte a été écrit  le  2 décembre 2006.
Il garde encore sa valeur  sauf peut être le paragraphe suivant  qui ne correspond plus  à l'actualité cde l'époque:depuis beaucoup d'attaques contre la république se sont produites :la campagne électorale qui s'ouvre saura t'elle réveiller les conscience républicaines qui s'expriment de moins en moins.

Je renvoie (c'était en 2006) les lecteurs de ce courrier aux interventions récentes, dans ces colonnes, de Jacques Poustis, de  Henri Dalbos, et d'autres que je ne connais pas  plus, et qui, me semble-t-il, partagent  le point de vue que j'y exprime, parce que je pense que, ne le faisant pas, on laisse la place à tous les détracteurs , conscients ou non , des valeurs de la République , ces valeurs que d'aucuns qualifient de ringardes, mais qui, en réalité, permettent le progrès. J'ose espérer que ces voix ou d'autres se feront à nouveau entendre.

Hubert HERVET IDEN honoraire 16 novembre 2011

Jeudi 17 Novembre 2011 - 10:53

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